L'O.C.D.E. a dévoilé les résultats du test PISA de 2009. Il a été effectué dans 65 pays et a concerné 520 000 élèves âgés de 15 ans dont 3109 en Communauté française. Il a porté essentiellement sur la lecture, les maths et les sciences.
Si les résultats de 2000, 2003 et 2006 n'étaient pas des plus agréables à entendre, cette fois-ci, il y a de quoi être heureux. En effet, bien que les résultats soient médiocres en math et en sciences, des efforts sont observés en lecture. Avec une progression de 14 points par rapport à l'an 2000, la Communauté française se retrouve en haut des résultats moyens des pays de l'Union européenne et est près du résultat moyen des pays de l'O.C.D.E.. Les élèves faibles et forts ont progressé.
Selon l'enquête Pisa de 2009, le redoublement ne favorise pas de bons résultats scolaires dans les pays qui le pratiquent. La Belgique en fait partie. En Communauté française, les résultats sont inquiétants. En janvier 2010, en primaire, 1 élève sur 20 a redoublé pour 1 sur 7 dans le secondaire. Cette situation attire d'autant plus l'attention que le redoublement est coûteux (environ 51 millions d'euros pour le primaire et 318 millions pour le secondaire), inefficace globalement (les performances de l'élève augmentent le 1er trimestre pour redescendre ensuite) et difficile à supporter pour les élèves concernés (sentiment d'échec, rupture avec les amis,..).
Après avoir envahi le secondaire, un malaise certain prend place maintenant dans le primaire. Le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire pour le primaire, met en cause la privation d'année de stage pour les nouveaux professeurs des écoles. Le mécontentement des directeurs d'instituts universitaires de formation des maitres (IUFM) participe à ce climat.
Pour Luc CHATEL, la situation ne serait pas inquiétante puisque, selon le ministre de l'éducation nationale, 1 % de ces jeunes enseignants éprouveraient des difficultés. Il en est tout autrement du point de vue du SNUipp.
Les nouveaux enseignants trouvent leur formation utile, mais peu suffisante. Ils dénoncent une surcharge de travail et un "manque de repères". Ils s'interrogent sur la manière de compléter des livrets d'évaluation ou de donner certains cours. L'hostilité de certains parents n'arrangent rien.
Ce type de situation se vivrait plutôt dans de gros départements (région parisienne) n'arrivant pas à gérer le nombre élevé de stagiaires. L'avenir de la formation représente quant à lui une autre source d'inquiétude: suppression de l'année de stage et premiers diplômés des masters d'enseignement pour 2011. La préparation de ces derniers n'enchante guère le syndicat qui préférerait "une vraie formation en alternance" suivie d'une année de stage à mi-temps par opposition à ,la formation actuelle (M1: stages "en pratique accompagnée"; M2: stages "en responsabilité", c'est-à-dire, seuls devant une classe). Luc CHATEL avançait l'idée de masters en alternance, mais ce projet est en gestation. De plus, quelques interrogations subsistent quant aux écoles dispensant ces formations: IUFM ?,...
Depuis 2008, quelques enseignants se définissent comme résistants. Ils réagissent face à une réforme, à un programme d'enseignement,... qu'ils ne peuvent accepter. Cette grogne évolue au fil du temps. Hier, elle se caractérisait par des mouvements de grèves; aujourd'hui, les actions se poursuivent dans les classes.
Les syndicats de l'enseignement supérieur suivent ce mouvement d'opposition apparu dans les écoles primaires. Pour la rentrée 2011, l'Apses (Association des professeurs de sciences économiques et sociales) entend réagir par une action de désobéissance à l'encontre des nouveaux programmes relatifs à sa discipline.
Les origines de ce mécontentement remontent au mois de novembre 2008 lorsque Alain REFALO, professeurs des écoles, révèle publiquement une lettre adressée à son ministre et dans laquelle il refuse l'application des nouveaux programmes du primaire, des évaluations nationales de même que les deux heures d'aide hebdomadaire pour les élèves en difficulté. Alain REFALO sera suivi par d'autres enseignants et feront le "réseau des résistants pédagogiques".