Parents et enseignants constatent de plus en plus de violence dans les écoles. Observer ce phénomène dès la maternelle n'est pas surprenant puisque ces enfants endurent les bouleversements de la société: le stress, l'égoïsme, l'absence de limites, les problèmes familiaux,... .
L'école ne peut rester insensible face à cela et se doit de réagir de façon à préparer les enfants à devenir des citoyens solidaires. Il est donc essentiel d'apprendre à vivre ensemble, d'établir, dès la maternelle, des repères qui rassurent les enfants et de placer ceux-ci dans diverses situations favorisant leurs représentations de l'humanité. Tendre vers une série de valeurs est donc nécessaire: le respect des autres élèves, l'appréciation de leurs différences, l'entraide, la tolérance, l'ouverture aux autres, la critique constructive, l'encouragement,... .
Le livre de Delphine DRUART et Michelle WAELPUT présente des techniques mettant en place des comportements de coopération et bannissant les affrontements. Différentes activités reproductibles,... s'y trouvent. Elles concernent tant les enseignants du maternel que du primaire.
La solidarité peut-elle être installée dès la maternelle? L'enfant de cet âge est-il capable de prendre en considération le point de vue de l'autre, de coopérer,...? L'enseignant doit-il, par différentes activités, encourager l'enfant en ce sens,...? Un cadre théorique consacré au développement de l'enfant aborde le sujet sous différents aspects: l'éducation parentale et les conséquences sur l'enfant; l'influence des condisciples,... . Il met en évidence l'importance des échanges coopératifs ainsi que leur répétition régulière pour installer des attitudes sociales, favoriser l'apparition d'amitié, gérer des conflits sereinement, pour créer et respecter des règles de vie en société, pour être solidaire,...
Pour l'enfant hyperactif, agressif,..., il existe des solutions favorisant ses relations avec les autres enfants de sa classe: lui donner la possibilité d'exprimer sa colère et la contrôler, l'aider à nommer ses émotions, à les exprimer de manière non verbale (par dessin, peinture, modelage,...),... .
Avant de penser à établir toute coopération, il est nécessaire de créer une ambiance sécurisante. Pour ce faire, il est important de réaliser des activités permettant de faire connaissance, de s'estimer, d'être à l'écoute de l'autre, de créer avec les élèves une charte de la classe,... . Pour y parvenir, Delphine DRUART et Michelle WAELPUT proposent une série d'activités, dès 2 ans 1/2, contribuant à ce climat de sécurité avec des mises en situation, le matériel envisagé, des évaluations,... .
Il est indispensable d'établir une progression dans les activités de coopération. Celle-ci peut s'effectuer en trois stades. Tout d'abord, une simple prise de connaissance entre enfants; ensuite, un réel échange de courte durée et, enfin, des contacts plus longs. L'utilisation des jeux coopératifs sont, à ce propos, assez éloquents. Ils mettent en éveil l'enfant dans sa totalité et multiplient les relations sociales. Plusieurs fiches de jeux coopératifs présents dans l'ouvrage mettent en lumière l'importance de ces différents aspects.
L'apprentissage coopératif recèle de nombreux avantages favorisant également des interactions entre les enfants. Ceux-ci sont, en effet, confrontés à résoudre des problèmes dans lesquels des échanges collectifs,... marquent les activités. Pratiquer de la sorte ne nécessite pas de gros investissements en temps de la part de l'enseignant(e). En effet, il lui suffit d'ajouter, à l'objectif de sa leçon, des termes de comportements coopératifs, de conserver en mémoire des valeurs importantes (l'autonomie, la responsabilité, le partage,...), de répartir le matériel en groupe et non plus de manière individuelle,... .
Grâce à une grille de comportements, l'enseignant(e) peut établir rapidement une liste des différentes habiletés de l'enfant à vivre en groupes, à être solidaire,... . Il peut aussi, par une série de questions, évaluer son travail, poser un regard critique sur ses propres démarches entreprises.
Prendre part à des activités coopératives apporte à l'enfant certains avantages tant sur le plan cognitif (confrontation de stratégies, de points de vue,...) que sur le plan social (savoir écouter l'autre, aider,...) ou de la motivation et de l'affectif (amélioration de l'image de soi,...).
Si l'enfant vit aussi dans une certaine compétition et un certain individualisme, installer des traces de coopération dès l'enfance réduit les luttes, règle les tensions, améliore la relation avec l'autre,... .
Référence: résumé du livre "Coopérer pour prévenir la violence. Jeux et activités d'apprentissage pour les enfants de 2 1/2 à 12 ans" de Delphine DRUART et de Michelle WAELPUT, paru aux éditions De Boeck, Bruxelles, 2006.