Entre peluche ... L'école Maternelle ... et tableau noir
Pour Danielle MOURAUX, trois grandes missions se dégagent de l'école maternelle: elle socialise les enfants, les sollicite et les prépare. De manière générale, une des trois tâches est rencontrée merveilleusement aux dépens des deux autres qui se voient améliorées ou non en fonction des écoles.
L'école maternelle est un endroit de collectivité. Elle rassemble des enfants et développe les contacts entre eux et adultes. Pour que l'enfant se socialise, il est nécessaire qu'il devienne une personne, qu'il prenne conscience de ce qu'il est, des liens qui l'unissent aux autres enfants,...
Passer du milieu familial au milieu scolaire n'est pas toujours évident pour le petit enfant car le groupe s'agrandit et la pédagogie se modifie. Cependant, cette séparation est souvent plus facile pour les enfants ayant vécu à la crèche car ils ont une première expérience de la collectivité.
En classe, afin de se repérer, de s'y retrouver, l'enfant doit pouvoir différencier les moments où la maîtresse s'exprime à l'ensemble du groupe et à lui en particulier. Dans un tel contexte, le non verbal (doigts levés, sourires de l'enseignante,...) participe également au caractère social de l'enfant qui perçoit ces signes comme corrects ou non.
Peu à peu, l'enfant prend conscience qu'il n'est plus le seul à avoir des désirs,... et il utilisera alors sa force qui sera renouvelée graduellement par la parole et le tact. Pour les enfants vivant dans un milieu familial plus violent, ce passage sera plus difficile car le type de communication est différent: la force physique prime sur la discussion.
Pour l'enfant, apprendre à parler représente un long cheminement car parler, ce n'est pas retenir des mots, mais réfléchir, expliquer ce qu'on voit,... . C'est à l'école maternelle que l'enfant fera la différence entre cette langue de l'adulte et la sienne. Il réalisera alors que ses gestes, ses petits bruits,... ne sont plus suffisants pour se faire comprendre.
Enfant, il se figure que ce qu'il rencontre dans sa famille est identique ailleurs et donc normal. Aussi, il est surpris de voir qu'à l'école maternelle, les enfants sont différents de lui. Le rôle de l'enseignante est ici important car elle doit essayer de ne pas classer les enfants, mais de les amener à se connaître eux-mêmes et à s'accepter.
Certains enfants vivent des problèmes dans leur famille: adoption, alcoolisme, maltraitance,... S'ils les cumulent, ils risquent d'avoir plus de difficultés pour se socialiser (mise à l'écart, sentiment d'exclusion,...) et devront dépenser beaucoup d'énergie pour tout simplement vivre à l'école maternelle.
L'école maternelle essaye aussi d'éveiller et d'utiliser les capacités des enfants au moment où celles-ci s'expriment. Cette mission n'est pas chose aisée car cela varie d'un enfant à l'autre. Toutefois, l'école suit davantage les intérêts moteurs, cognitifs et affectifs des enfants qu'un programme ce qui permet à l'enfant d'être le plus complet possible.
Par le jeu, l'enfant assure ses mouvements,... ce qui participe au développement de son cerveau. Ainsi, si les socles moteurs et affectifs sont bien mis en place, le cognitif s'y installera mieux.
L'école maternelle offre aux enfants la possibilité de s'essayer à tout elle donne l'idée d'entreprendre des activités peut-être impensables à la maison (grimper, utiliser de la pâte à sel, peindre avec les mains, jouer avec un tambour, faire des crêpes,...). Mais, bien plus aussi qu'un lieu d'activités, aller à l'école maternelle, c'est également préparer l'enfant à apprendre la vie en groupes, l'amener à prendre des indices qui font comprendre ce qui est écrit, éveiller chez lui l'intérêt et l'envie d'écrire, de participer à des projets, de partager,... .
Référence: résumé du livre "Entre peluche...L'école Maternelle...et tableau noir" de Madame Danielle MOURAUX paru aux éditions De Boeck, Bruxelles, 1996. Adresse du site des éditions De Boeck: www.deboeck.com.