Aux Philippines, dans un tiers des familles, un des parents travaille à l'étranger. Il s'agit souvent de femmes, des mères. Elles espèrent ainsi payer les études de leurs enfants. Le plus grand nombre de ces travailleuses y vivent seules et possèdent plusieurs qualifications. Néanmoins, malgré ces compétences, elles sont souvent engagées pour faire le ménagère et la nourrice. C'était le cas de Aileen GUPALOR, infirmière de formation et femme de ménage entre 2000 et 2007.
Pour aider leurs enfants durant leur absence, ces mères se fient généralement sur leurs parents. A défaut, elles demandent à d'autres personnes plus nécessiteuses qu'elles de s'en occuper. Habituellement, elles retrouvent leur famille une fois par an pour une durée d'un mois.
Si certains enfants s'accommodent tant bien que mal à ce style de vie et réussissent leur parcours scolaire, il n'en est pas de même pour tous. Certains échouent et se retrouvent à la rue, se droguent ou se marient de manière prématurée.
Différentes raisons incitent de nombreux Philippins à travailler à l'étranger. L'attrait pécuniaire y est, certes, pour quelque chose puisque les salaires qu'ils perçoivent sont, en général, doublés. Cet intérêt économique est renforcé par la politique de migration du gouvernement philippin qui consiste à diriger, vers l'étranger, un million de personnes tous les ans en leur attribuant quelques commodités comme la réduction de taxes, d'impôts,... .
La stratégie du gouvernement philippin n'a pas apporté les résultats escomptés puisque, en l'espace de 50 ans, guère de changements en faveur des travailleurs ont été réalisés.
De plus, l'argent envoyé, par ces personnes à leurs familles, participe au soutien de l'économie de l'Etat dépendante des pays étrangers.
En définitive, le désastre humain et la fragilité économique occasionnés par une telle stratégie mènent infailliblement celle-ci à son échec.
Référence: résumé de l'article "Philippines: la migration comme stratégie de développement. Une bouteille à la mère" de Benjamin MORIAME, paru dans le magazine Imagine demain le monde de juillet et août 2010, pages 36 - 38. Adresse du site de la revue: www.imagine-magazine.com