La famine au service des intérêts du marché agroalimentaire.
Les pays de la Corne de l'Afrique connaissent l'une des plus mauvaises sécheresses de ces 6 dernières décennies. Elle touche 11 millions de personnes. Pourtant, cette catastrophe était prévisible puisque en octobre et en novembre de l'année passée, les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires signalaient l'imminence de ce désastre.
Et la famine est arrivée. Mais, alors, pourquoi les gouvernements ne mettent-ils pas en oeuvre les moyens nécessaires pour empêcher cette tragédie? Tout d'abord, il faut savoir que les élites de la société et du monde politique ne connaissent pas la famine. L'augmentation du prix du pétrole les intéresse davantage que les centaines de leurs concitoyens morts de faim. Toutefois, l'horrible réalité demeure vraisemblablement dans l'utilité que les gouvernements se font de ces famines. En effet, aliéner la population grâce à la famine permet aux élites d'obtenir plus de pouvoir. A l'inverse, un peuple vivant de ses récoltes pourrait devenir têtu et fier.
Les responsables du marché agroalimentaire mondial profitent de cette famine puisque cela oblige la communauté internationale à acheter rapidement des tonnes d'aide alimentaire avec une faible marge de négociations.
Référence: résumé de l'article "La famine a du bon" de Charles ONYANGO-OBBO, paru dans Courrier international du 28 juillet au 17 août 2011.