Depuis 2008, quelques enseignants se définissent comme résistants. Ils réagissent face à une réforme, à un programme d'enseignement,... qu'ils ne peuvent accepter. Cette grogne évolue au fil du temps. Hier, elle se caractérisait par des mouvements de grèves; aujourd'hui, les actions se poursuivent dans les classes.
Les syndicats de l'enseignement supérieur suivent ce mouvement d'opposition apparu dans les écoles primaires. Pour la rentrée 2011, l'Apses (Association des professeurs de sciences économiques et sociales) entend réagir par une action de désobéissance à l'encontre des nouveaux programmes relatifs à sa discipline.
Les origines de ce mécontentement remontent au mois de novembre 2008 lorsque Alain REFALO, professeurs des écoles, révèle publiquement une lettre adressée à son ministre et dans laquelle il refuse l'application des nouveaux programmes du primaire, des évaluations nationales de même que les deux heures d'aide hebdomadaire pour les élèves en difficulté. Alain REFALO sera suivi par d'autres enseignants et feront le "réseau des résistants pédagogiques".
Outre cette démarche publique utilisée, ce groupe d'enseignants se distingue également par "sa structuration en mouvement politique". Il est rejoint par d'autres réseaux organisés de façon similaire.
Sébastien SIHR, secrétaire général du principal syndicat du primaire, s'interroge sur la radicalité d'un tel réseau. Ces résistants considèrent, en effet, les actions syndicales comme fragiles voire nulles. Soucieux de s'étendre, ces résistants sont en quête de membres. La fonction publique leur semble être un terreau idéal pour le recrutement. Pour Elisabeth WEISSMAN, ce genre de mouvement pourrait conduire à un "démantèlement du service public". Ces personnes "vivent leurs actions comme une exigence éthique".
Référence: résumé de l'article " La "résistance" comme nouveau mode de contestation dans l'éducation " de Christian BONREPAUX, paru dans le journal Le Monde du mercredi 1er décembre 2010.